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samedi 9 mars 2013

04ème dimanche de Carême C - 10 mars 2013

Croire, avec Paul, c'est s'ouvrir à la miséricorde de Dieu.




Depuis le début du Carême, je vous invite, chaque dimanche, à cheminer avec un témoin différent de la foi. Quelqu’un qui, avant nous, a pris la route à la rencontre de Dieu et que nous pouvons prendre en exemple. Ainsi, nous avons pu découvrir, depuis le Mercredi des Cendres, que croire, c’est se convertir, faire le choix de Dieu, croire en une parole donnée et jamais reprise pour mieux entrer dans le projet de Dieu. Ayant effectué la moitié du chemin vers Pâques, il nous faut maintenant nous interroger : que devient notre foi lorsque nous tombons, lorsque le Mal reprend pied dans notre vie ? Car enfin, depuis le Mercredi des Cendres, nous avons pu perdre courage, nous avons pu laisser sur le bord du chemin notre résolution de marcher avec Dieu. Aurions-nous fait tout ce chemin pour rien ? Oui, que devient notre parcours de foi lorsque nous nous éloignons à nouveau de Dieu ?

Jésus répond dans la parable de l’enfant prodigue que rien n’est jamais perdu. Dieu est comme ce père qui attend l’un de ses fils, parti vivre sa vie, sans trop de considération pour son père ou son frère ainé. Il a pris ses affaires un jour, a même osé réclamer sa part d’héritage à son père encore bien vivant, et s’est mis en route. Et depuis, pas une lettre, pas un mot, semble-t-il ! On peut croire, en lisant la parabole, que le père a guetté chaque jour le retour de ce fils ; de nombreuses œuvres d’art le représentent, sur la terrasse, le regard creusé par l’attente, par des jours de veille et des moments passés à guetter ce fils qui s’est éloigné, alors qu’il ne manquait de rien, alors qu’il avait tout. Et quand il l’aperçoit, sa joie est si grande qu’il organise une fête, tue le veau gras et refuse même d’écouter les excuses que ce fils indigne s’était mis en tête de bredouiller, histoire de faire fléchir le cœur de son père. Il s’attendait à croiser le regard d’un juge ; il retrouve le regard et le cœur d’un père, ce père qu’il n’aurait jamais dû quitter.

Cette parabole, que nous connaissons bien, est intéressante, parce qu’elle montre bien que le fils n’est pour rien dans l’accueil que lui réserve son père. On ne peut pas vraiment dire que le père a été touché, voire convaincu, par les explications de son plus jeune : il ne le laisse même pas finir sa phrase ; il ne le laisse pas s’humilier davantage devant lui. Un nouveau vêtement, de nouvelles sandales, la bague de la famille au doigt, et tout le monde passe à table. Le fils n’a certainement pas le temps de réaliser ce qui lui arrive, ni même le temps de respirer, tellement tout va vite. Tout vient de son père, et de la joie qu’il a eu à revoir ce fils. Le temps des explications viendra peut-être, plus tard. Pour l’heure, c’est le temps de la joie, le temps de la fête.

Nous sommes, en général, très heureux de cette parabole, parce qu’elle nous parle lorsque justement nous sommes comme ce fils qui est parti, sans rien dire, mener sa vie de bohème, sans une pensée pour les siens jusqu’à ce que tout aille mal. Mais nous en sommes, reconnaissons-le, moins heureux, lorsque nous nous trouvons dans la situation du fils ainé, qui entre en colère devant ce qu’il ressent comme une injustice faite à sa fidélité, à son travail pour son père. Ah, ça, il l’a mauvaise, l’aîné ! Rentrera-t-il ou pas faire la fête après que son père lui ait expliqué le pourquoi du comment ? Nul ne le sait ! Peut-être parce que Jésus veut que nous nous identifiions d’abord à celui-là qui se croit juste ! N’avons-nous pas tendance à être sans pitié pour les péchés des autres et bien aveugles en ce qui nous concerne ? Jésus ne veut-il pas que nous terminions cette parabole nous-mêmes ? Entrerions-nous ou pas ? Nous réjouirions-nous de retrouver ce frère qui n’avait aucune considération pour nous au moment de son départ ?

La réponse qu’apporte Paul nous concerne alors tous, que nous soyons comme le plus jeune fils ou plutôt comme l’ainé. Il nous dit que la réponse vient d’abord de Dieu, et que c’est bien vers lui qu’il nous faut nous tourner. Le plus jeune l’a fait en rentrant chez lui ; le fils ainé le ferait s’il entrait dans la salle du festin ! Paul nous dit : Tout vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ. Dieu l’a fait, pas les hommes. La réconciliation, Dieu seul peut l’opérer ; mais l’homme peut choisir de revenir à Dieu. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu, insiste l’Apôtre. Ouvrez-vous à la miséricorde de Dieu ! Vous vous êtes éloignés de Dieu ? Et alors ? Vous pouvez revenir ! Dieu n’attend que cela ! Déjà, il vous offre son pardon ; revenez vers lui et accueillez la grâce qu’il vous offre. Les vieilles manières de voir Dieu sont dépassées : le monde ancien s’en est allé, un nouveau monde est déjà né. Dieu n’est pas ce juge qui punit et qui y prend plaisir. Il est comme ce père à qui son fils manque terriblement, et qu’il espère revoir dans sa vieillesse. Il est comme ce père qui veille et qui souffre de l’absence de ce fils ; d’où cette joie démesurée lorsqu’il l’aperçoit au loin. Paul a raison de nous inviter à nous recentrer sur Dieu et à nous ouvrir à sa miséricorde lorsque le Mal a pris le pas dans notre vie, lorsque nous avons tourné le dos à Dieu. Notre chemin de foi ne s’arrête pas lorsque nous vivons loin de Dieu ; il est comme en attente, en attente d’un peu de lucidité, d’un peu de regret, d’un désir renouvelé d’être avec Dieu. Paul nous apprend que croire, c’est aussi s’ouvrir à la miséricorde de Dieu ; croire que tout est toujours à nouveau possible ; croire que rien n’est perdu, que nous ne sommes pas perdu, si nous faisons à nouveau le choix de Dieu après une vie agitée. Si nous nous condamnons, si nous nous jugeons indignes de Dieu, lui au contraire nous attend, lui au contraire nous offre son pardon. Il nous l’a chèrement acquis, en Jésus, mort et ressuscité pour nous.

N’est-ce pas un beau cadeau que Dieu nous fait ? N’est-ce pas une belle démarche de foi que de revenir vers Dieu et nous entendre dire : tu es mon fils, toujours, et malgré tout ; je ne saurais cesser de t’aimer ! Dans quelques jours, la possibilité de vivre cette expérience du fils prodigue vous sera proposée : accueillez-là comme un don de Dieu et répondez avec ferveur et joie à l’invitation de Paul : Laissez-vous réconcilier avec Dieu. Dieu vous attend déjà. Qu’attendez-vous pour vous mettre en route ? Amen.

(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)

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