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vendredi 20 juillet 2018

16ème dimanche ordinaire B - 22 juillet 2018

Quand Jésus nous invite au repos.




           Je ne sais pas si c’est l’effet vacances, mais reconnaissons que cette page d’évangile a une saveur particulière en ce dimanche d’été, au moins pour celles et ceux qui ont la chance d’être au repos. Sans le vouloir, sans le savoir peut-être, ils répondent à l’invitation faite par Jésus : venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu ! 

Cette invitation est faite par Jésus à ses disciples au moment où ils reviennent de leur première mission. Rappelez-vous : dimanche dernier, l’évangéliste nous racontait comment Jésus les avait envoyés proclamer la Bonne Nouvelle et guérir les malades. Aujourd’hui, les voilà de retour. Nous ne saurons pas ce qu’ils ont fait et dit. Seul Jésus, l’envoyeur, aura ce privilège. Ce que nous savons par-contre c’est que leur mission semble être un succès. Des gens viennent de partout, si bien qu’ils n’ont même pas le temps de manger. L’invitation de Jésus tombe donc à pic. 

Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu ! C’est l’invitation qui nous est faite depuis que les syndicats ont, à juste titre, lutté pour l’obtention des congés payés. Une revendication sociale juste qui nous rappelle que l’homme n’est pas une machine à produire, que sa vie personnelle est importante, qu’il a le droit de se réaliser et de s’épanouir ailleurs que sur son lieu de travail. L’homme a ainsi droit au repos, droit à une vie dont il reste le maître. L’homme n’est pas l’esclave du travail. Dans une société de plus en plus dure, il semble bon et utile de le rappeler. Rien ne justifie l’exploitation de l’homme par l’homme ; rien ne justifie que certains s’enrichissent sur le dos des autres. Pas même la production ou les carnets de commandes ! L’homme n’est pas fait pour le travail ; c’est le travail qui est fait pour l’homme ! Cette invitation de Jésus nous provoque alors à réfléchir à ce droit au repos, à ce temps de vacances que nous connaissons. Est-ce un temps simplement vide, où l’homme ne fait rien ? Est-ce un temps futile ou un temps utile ? Les vacances sont-elles autres choses qu’un temps où l’on bronze idiot ? D’ailleurs pouvons-nous vraiment nous reposer lorsque l’on fait des heures de route pour nous serrer, comme des sardines dans leur boite, sur une plage loin d’être abandonnée ? Poser la question, c’est déjà y répondre. Peut-être pouvons-nous envisager ce temps de relâche autrement. Il n’est pas qu’une simple parenthèse ! Les vacances, même vécues à la maison, peuvent être autre chose qu’un temps de vide et de paresse ! 

Depuis quelques années, de nombreuses personnes ont découvert la nécessité de faire, durant une partie de leurs vacances, une pause pour se retrouver, pour redonner un sens à leur vie, à leurs engagements. Les nombreux monastères affichent souvent complets durant la période estivale, prouvant cette nécessaire prise de distance avec la vie ordinaire. Les vacances peuvent être vécues comme un temps de reprise, de retraite, de face à face avec Dieu et avec soi, pour mieux repartir, pour mieux s’engager, pour mieux se donner. Prendre le temps d’une retraite comme on prend le temps d’une rencontre amoureuse avec celui qui donne sens à notre vie. Prendre le temps d’une retraite pour prendre de la hauteur avec le Christ sur ce qui fait notre vie, pour sortir du discours trop bien compris du « tout est foutu ! ». Prendre le temps d’une retraite pour se reposer en Christ et l’écouter nous dire qu’il nous aime, qu’il a encore besoin de nous. Prendre le temps d’une retraite pour chanter avec le psalmiste : Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ; sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Prendre le temps d’une retraite pour réapprendre à vivre, tout simplement. 

Tout le monde n’a certes pas cette possibilité. C’est pourquoi ce temps à l’écart auquel Jésus nous invite, peut se vivre aussi hors d’un monastère. Les vacances ne sont-elles pas le moment idéal pour retrouver le chemin d’une vie de prière personnelle ? Il ne s’agit pas d’y consacrer forcément des heures, mais de retrouver le plaisir d’un cœur à cœur avec Celui qui nous aime et qui veut nous redire chaque jour combien nous sommes aimés de lui. Même très courte, la prière nous permet d’entrer dans notre jardin intérieur, ce jardin des origines dans lequel Dieu cherche l’homme. Ne nous mettons pas en vacances de Dieu ; ne mettons pas Dieu hors de nos vacances. Avec lui, réapprenons à prendre en main notre quotidien ; de lui, recevons le repos qui refera vraiment nos forces. En lui, reposons-nous quotidiennement pour qu’il puisse nous mener vers les eaux tranquilles et nous faire revivre.

Encore une fois entendons l’appel du Christ : Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu ! Entendons-y l’appel à une présence renouvelée au Christ. Entendons-y aussi l’appel à une présence renouvelée à nos familles et à nos amis que l’ordinaire de nos vies nous fait quelquefois côtoyer sans vraiment les rencontrer. Que ce temps de vacances et de repos nous fasse retrouver le chemin vers Dieu, vers nos amis et vers nous-mêmes. Amen. 

(Dessin de M. Leiterer)

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