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samedi 6 octobre 2018

27ème dimanche ordinaire C - 07 octobre 2018

Au commencement !






Quand les choses changent, quand rien ne va plus, quand une crise frappe notre existence ou nos institutions, il est bon et sage d’en revenir au commencement, à ce qui était fondateur, à ce qui donnait le sens des choses. C’est ce à quoi nous invite Jésus dans l’évangile de ce dimanche : Au commencement de la création, voilà ce que Dieu voulait, voilà ce que Dieu a fait… 

Au commencement ! C’est bien à cela que renvoie Jésus lorsque les pharisiens cherchent, une fois de plus, à le piéger. Leur question semble simple : un homme peut-il renvoyer sa femme ? Un simple oui, ou un tout aussi simple non, aurait suffi. J’avoue même qu’il nous aurait considérablement simplifié la tâche à une époque où la question ne se pose plus en termes de permis / défendu. Mais voilà ! Jésus ne se laisse pas enfermer dans une discussion morale ; il ne dit pas si l’homme peut ou pas ! Il renvoie au commencement, à l’œuvre créatrice de Dieu, au projet initial de Dieu pour l’humanité. Car là seul se trouve la réponse. Autrement dit, ce que les pharisiens demandent, est-ce que cela correspond au projet d’amour de Dieu pour l’humanité ? 

Ce commencement, nous l’avons clairement entendu dans la première lecture. L’auteur du livre de la Genèse rappelle l’intention première de Dieu : créer le monde, l’humain, à son image et à sa ressemblance. Une humanité plurielle, homme et femme ; une humanité égale, née de la même chair, pour bien manifester qu’il n’y a pas de différences de dignité entre les uns et les autres. Une humanité appelée à entrer en alliance d’amour, à s’unir pour perpétuer l’œuvre créatrice initiale de Dieu. C’est bien à ce commencement-là que renvoie Jésus dans l’Evangile. Ce faisant, il nous replace au cœur de l’alliance primordiale. Car tout ce que nous faisons, tout ce que nous vivons doit être mesuré à l’aune de cette alliance que Dieu a voulu nouer avec l’humanité, dès le commencement. L’histoire biblique, qui est aussi l’histoire de l’humanité, nous prouve combien cette alliance semble difficile à respecter.  La dureté du cœur de l’homme est maintes fois soulignée. A cette dureté répond sans cesse la générosité du cœur de Dieu. Un Dieu qui patiente et qui prend pitié ; un Dieu qui reformule son alliance à l’infini. Un Dieu qui va jusqu’au don de son propre Fils, pour une fois encore inviter l’homme à vivre de son l’alliance, pour une fois encore faire battre le cœur de l’homme au rythme du cœur de Dieu.

Au commencement ! Dans la lettre aux Hébreux, l’auteur n’affirme-t-il pas que le sacrifice de Jésus sur la croix est aussi un de ces commencements dont Dieu a le secret ? C’est un de ces moments auquel il nous faut revenir pour vivre de la vie-même de Dieu. La mort-résurrection de Jésus est un nouveau commencement pour que l’homme se souvienne, pour que l’homme comprenne qu’il est bien de la famille de Dieu, de la même origine, pour reprendre l’expression de l’épître aux Hébreux. Dieu et l’homme sont unis à jamais, dans une même alliance, dans un lien nouveau, si fort que rien ne pourra le défaire, comme le dira tout à l’heure la prière eucharistique. Ah, si nous comprenions vraiment la portée de ce nouveau commencement que le Christ a inauguré pour nous tous ! Ce commencement porte à son achèvement le commencement originel, parce qu’il va au bout de l’amour que Dieu nous manifeste. Que pourrait-il faire de plus après cela, c’est-à-dire après la mort de Jésus en croix, pour qu’enfin nous tenions notre part dans cette alliance proposée depuis le commencement ? Rien ! Sur la croix, tout est dit, tout est donné, tout est accompli. 

Au commencement ! Nous sommes, depuis dimanche dernier, à un commencement. L’arrivée d’une nouvelle équipe de prêtres, le regroupement programmé de deux communautés de paroisses, nous oblige à considérer autrement ce qui pouvait sembler acquis. Quelque chose de neuf surgit et se construit. Je ne veux pas faire ici la liste de tous les possibles, mais plutôt nous renvoyer chacun à la seule chose qui compte, à savoir que nous comprenions bien ce que Dieu attend de nous depuis le commencement. Il est urgent de revenir à ce commencement, urgent de réaliser la famille qu’il nous demande de construire ! Je crois sincèrement que là réside le secret d’une communauté réussie : dans l’adéquation entre ce que nous vivons et ce que Dieu attend de nous. Et cela ne repose pas d’abord sur ce que l’autre fait ou ne fait pas pour moi, mais dans ce que je vis avec Dieu. Si nous sommes un peu perdus, si nous sommes quelquefois découragés, si l’envie nous prend de rester chez nous, souvenons-nous de ce commencement qu’il y a eu entre Dieu et nous. Souvenons-nous de cette histoire d’amour unique commencée au jour de notre baptême, sans cesse recommencée dans les pardons reçus, sans cesse renforcée dans le don de l’Eucharistie. Souvenons-nous que si les hommes nous déçoivent, si l’Eglise semble imparfaite, si le prêtre n’est pas assez ceci ou trop cela, il y a, au commencement de mon histoire avec Dieu, un amour sans faille et sans limite. Un amour qui m’est offert, par pure grâce, qui ne me coûte rien, et auquel je suis invité à répondre. Et si je me perds, et si je m’éloigne, je sais que je pourrai toujours vivre un nouveau commencement avec le Dieu de Jésus Christ. 

Au début de ce nouveau commencement, tournons-nous donc vers Dieu pour faire mémoire du commencement originel ; qu’il soit pour tous la chance d’une fidélité renouvelée à l’Evangile, d’une fidélité renouvelée à la communauté à laquelle nous appartenons. N’ayons pas peur des conversions à effectuer ; confions à Dieu nos craintes et nos difficultés pour qu’il nous aide à les surmonter avec sa grâce. Osons affirmer qu’avec Dieu, nous pouvons tout, parce qu’il nous donne la force de son Esprit. Qu’aujourd’hui soit vraiment pour nous un commencement ! Commencement porteur de promesse. Commencement porteur de fidélité. Commencement porteur de fécondité. Un commencement avec Dieu, pour nos frères ! Amen.
 
 
(Dessin de M. Leiterer)

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