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samedi 27 octobre 2018

30ème dimanche ordinaire B - 28 octobre 2018

A l'école de Bartimée pour devenir disciple.







Comme les choses sont quelquefois étranges ! Nous lisons l’Evangile, et nous en recommandons la lecture aux autres, pour découvrir qui est Jésus, quel est son enseignement, sa doctrine. Et voilà qu’en ce dimanche, dans cet évangile qui nous parle de Jésus, nous découvrons un personnage qui prend plus d’importance que lui. Un personnage, en tous les cas, que nous aurions tort de croire secondaire. Il est, pour moi, le plus important de cette rencontre ; il est celui qui nous fait la leçon. Ce qui compte vraiment, ce n’est pas que Bartimée soit guéri ; ce qui compte, c’est ce qu’il fait de cette guérison, ce qu’il devient par cette guérison. 

Alors que fait-il d’extraordinaire, ce Bartimée, pour que je vous le montre en exemple, à la suite de Marc ? Apparemment, il ne fait rien ! C’est un mendiant, aveugle de surcroît. Il ne peut rien faire de lui-même à part mendier. Mais il est transformé par sa rencontre avec Jésus. Je sais bien, d’autres avant lui, ont rencontré Jésus. Mais peu sont allés aussi loin que lui. Parce que ce Bartimée que Jésus rencontre et guérit, se met à suivre Jésus. Et il le fait à un moment précis de l’histoire de Jésus. Et c’est cela qui change tout. 

Mais revenons au début. L’histoire de Bartimée est simple. Elle est marquée par son handicap, et par le jugement des gens de son époque sur la maladie. Il est né aveugle ; ce n’est pas sa faute, me direz-vous ! Mais à l’époque, voilà que cette maladie le rend paria, rejeté de tous, suspecté d’un grand péché. Que voulez-vous ? S’il est né aveugle, il doit bien y avoir une raison ; personne n’est vraiment innocent ! Et si ce n’est pas lui qui a péché, ce doit être un parent pour qui il expie la faute. Cela peut nous paraître dur, mais c’est bien cela la mentalité des gens de son époque. Vous comprendrez qu’il n’ait pas d’autre choix que de mendier, Bartimée. Chaque jour, sans doute à la même place, il attend assis au bord du chemin. Mais le jour où nous sommes n’est pas comme les autres jours. Parmi les personnes qui sortent de Jéricho, il y a Jésus et ses disciples. Bartimée est peut-être aveugle ; il n’en est pas pour autant sourd. Il entend bien le brouhaha à l’approche de Jésus ; la foule se presse là, pour voir passer l’homme de Nazareth. Mais un seul voit en cet homme plus que l’homme de Nazareth, et il se met à le crier, haut et fort : Fils de David, prends pitié de moi ! Il y a, dans ces mots, toute sa foi et toute sa détresse. Il y a dans ces mots la reconnaissance par Bartimée de la qualité de Jésus : il est plus qu’un prophète, plus qu’un homme particulièrement religieux ; il est le Messie, le seul Fils de David. C’est la première leçon qu’il nous donne, Bartimée. Et il la donne à des voyants alors que lui est aveugle, encore. Mais sa cécité ne l’empêche pas de crier sa foi. Sa foi crie et se crie. 

La réaction des gens ne se fait pas attendre : beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire. Il y a des vérités que l’on ne veut pas entendre. Il y a des hommes que l’on ne veut pas entendre. Qu’il se taise ! Mais lui criait de plus belle ! Sa foi crie plus fort, sans gêne, sans honte. Jésus finira bien par l’entendre au milieu de tous ces gens. Et c’est ce qui arrive. Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le ! » Croyez-vous que cela impressionne Bartimée ? Pas du tout ! Le voilà qui jette son manteau, bondit et court vers Jésus ! Personnellement, je trouve cela curieux : il est aveugle, non ? Comment fait-il pour savoir où est Jésus exactement ? Sa foi lui donnerait-elle déjà un regard perçant ? Il a su voir au-delà des apparences en appelant Jésus « Fils de David ». Peut-être peut-il alors s’approcher de lui, sans le voir de ses yeux de chair. C’est la deuxième leçon donnée par Bartimée : savoir se détacher de son quotidien et ne pas retarder la rencontre avec le Sauveur. Même son manteau, pourtant si utile, il l’abandonne pour courir vers Jésus. Ce serait trop bête de se prendre les pieds dedans. 

Et là, nouvelle surprise : Jésus l’interroge de la même manière qu’il avait interrogé Jacques et Jean, juste quelques temps avant (pour nous, c’était l’évangile de dimanche dernier) : Que veux-tu que je fasse pour toi ? M’enfin ? Comme si cela n’était pas évident ! Allo, quoi ; il est aveugle : qu’est-ce qu’il pourrait vouloir de plus que voir ? Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’ai bien envie de secouer Jésus pour qu’il se réveille ! Mais Bartimée ne se laisse pas démonter ; il ne s’offusque pas de la question. Il répond, vite : Rabbouni, que je retrouve la vue ! Sa réponse bondit comme a bondi tout son corps à l’appel de Jésus. Rien ne devait l’empêcher de rencontrer Jésus ; rien ne doit retarder sa prière à Jésus. C’est sa troisième leçon, à Bartimée : devant Dieu, il nous invite à formuler notre désir le plus profond, notre besoin réel. Ce n’est pas parce que Dieu sait tout, que je n’ai pas à formuler ma demande. 

Et Bartimée est guéri. L’histoire aurait pu, aurait dû s’arrêter là. Mais pour Bartimée, cela eut été inconvenant, sans doute. C’est décidé, il ne rentrera pas chez lui, il suivra Jésus sur le chemin. Autrement dit, il devient disciple de Jésus. Parce que le disciple, ce n’est pas celui qui croit que Jésus peut quelque chose pour lui, mais celui qui se met vraiment à la suite de Jésus. Et Bartimée devient même le modèle du disciple, parce qu’il choisit de suivre Jésus à un moment crucial de l’histoire : il suit Jésus au moment où celui-ci monte à Jérusalem, au moment où Jésus marche vers sa croix, vers sa mort. Sa différence est là : les Douze ont suivi Jésus au début de son ministère, quand tout allait bien. Ils étaient loin de penser que cela se finirait par l’assassinat de leur Maître.  Bartimée choisit de suivre Jésus alors que cela sent déjà le roussi. Jésus est contesté, il a des ennemis parmi les puissants. Le jeune homme riche, rencontré quelques jours plutôt, n’a pas su aller au bout de sa démarche. Jacques et Jean, et les dix autres, se disputaient encore les premières places quelques heures plutôt, ne songeant qu’à se mettre en avant, mais sans trop comprendre où Jésus les menait. Bartimée ne sait peut-être rien de tous ces événements, mais sa mise en route signe sa guérison complète : il a non seulement retrouvé la vue, mais il devient encore capable d’embrayer le pas à Jésus. Il va le suivre à Jérusalem, il va l’accompagner dans sa Passion. Il réalise ce que Jésus ne cesse de répéter à ses disciples depuis un moment : si quelqu’un veut me suivre, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. C’est la quatrième leçon donnée par Bartimée. Ce petit personnage, que certains ont voulu empêcher de voir Jésus, nous apprend ce que nous sommes appelés à devenir : de véritables disciples reconnaissant dans le Crucifié leur Sauveur, celui qui vient remettre l’homme debout, celui qui vient le guérir de toutes ses infirmités. 

Entendant cette page d’évangile, nous sommes invités à faire le même chemin que Bartimée : passer de notre nuit à la claire vision du Sauveur, et l’ayant rencontré, à nous mettre en route derrière lui. Le début de notre démarche commencera de la même manière que pour Bartimée : une simple question posée par Jésus, une question à laquelle nous devons répondre pour progresser : Et toi, que veux-tu que je fasse pour toi ? La réponse appartient à chacun. Que notre silence et notre prière nous aident à y répondre en vérité. Amen.

 

 

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