Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







vendredi 12 juillet 2013

15ème dimanche ordinaire C - 14 juillet 2013

Un art de vivre !


Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? La question n’est-elle pas surprenante dans la bouche d’un docteur de la Loi, un homme qui enseigne aux autres ce qu’ils ont à faire en matière religieuse ? Si lui, docteur de la Loi, a besoin d’un autre pour savoir comment plaire à Dieu, qui pourra savoir ?  
 
Celui qui voulait mettre Jésus dans l’embarras, va se retrouver très vite embarrasser lui-même. A jouer bête, on se retrouve bête. Jésus le renvoie d’abord à son catéchisme : dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Que lis-tu ? Une fois la réponse apportée, et nous rassurés sur la connaissance du docteur de la Loi, Jésus le renvoie à sa vie : va, et fais ainsi. Il s’inscrit ainsi dans la lignée d’un Moïse qui invitait déjà son peuple au respect de la Loi de Dieu. Le livre du Deutéronome, dont nous avons entendu un extrait en première lecture, en est témoin. Dans un dernier discours avant sa mort, Moïse rappelle au peuple l’importance d’écouter la voix du Seigneur. A celui qui veut parvenir à la vie éternelle, il n’est laissé que cette parole à entendre et à vivre. Elle n’est ni lointaine, ni hors d’atteinte. Le Dieu de Moïse, le Dieu de Jésus Christ, est le Dieu qui parle à l’homme, le Dieu qui l’invite sans cesse à faire le choix de la vie, le Dieu qui s’adresse au cœur de l’homme : Elle est tout près de toi, cette parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur afin que tu la mettes en pratique. Le docteur de la loi avait bien cette parole dans son cœur et dans sa bouche, puisqu’il la cite quand Jésus l’interroge ; mais il en faisait un usage pervers. Il voulait s’en servir pour embarrasser Jésus, alors qu’elle doit servir à faire vivre, à faire grandir. Nul doute qu’il aura grandi un peu, notre docteur de la loi, à l’écoute de Jésus. Ce qui nous vaut aujourd’hui cette belle parabole du bon samaritain. Elle permet à Jésus de poursuivre la réflexion à la demande du docteur de la Loi. Et qui donc est mon prochain, interroge-t-il !  
 
Notez que la réponse de Jésus reformule la question : il n’invite pas seulement à découvrir qui est notre prochain, mais de qui nous pouvons être le prochain ! Comme Moïse, il met l’accent sur la nécessité de vivre notre foi. Etre croyant, ce n’est pas se payer de mots, c’est un art de vivre, une attention constante à l’autre. Ma foi en Dieu ne m’éloigne pas des autres, ne m’enferme pas dans un monde éthéré ; non, ma foi me ramène sans cesse vers l’autre, vers les autres, puisque Dieu lui-même a pris fait et cause pour les autres quand il est devenu l’un de nous en Jésus. Ce n’est pas un hasard si les deux premiers passants sur la route du blessé sont un prêtre et un lévite, un serviteur du Temple. Voilà deux hommes qui maîtrisent la Loi, qui connaissent bien leur religion. Mais ils sont enfermés dans des questions de pureté ; la Loi est devenue un carcan au point qu’ils en oublient la Parole de Dieu qui, dès la première alliance, insiste sur le secours à apporter au frère en détresse. C’est un Samaritain, c’est-à-dire un infréquentable, qui vient au secours du blessé. Il ne l’interroge pas sur son appartenance religieuse, il ne s’empêtre pas dans des questions légalistes : ai-je le droit ou pas ? Il voit un homme dans le besoin ; il agit. Il le soigne, interrompt momentanément son voyage pour prendre soin de ce homme, de cet étranger. Il allège même sa bourse pour que l’hôtelier poursuive les soins nécessaires le lendemain, et s’engage à lui rembourser tous les frais à venir si son don n’y suffisait pas. Il n’est pas dit qu’il connaît la Loi, mais il l’applique dans ce qu’elle a de plus essentiel : le devoir de charité.  
 
Des siècles plus tard, nous voici, écoutant toujours cette parole de Dieu dont la parabole fait maintenant partie. Nous voici, des siècles plus tard, cherchant encore comment parvenir au Royaume où Dieu nous attend. Sur notre chemin, il y a toujours le Christ crucifié, signe de ses frères qui ont besoin de nous. Sa croix nous indique le chemin. Nous ne pourrons pas la contourner ; nous ne pourrons pas l’éviter. La croix est la parole de Dieu la plus forte, celle qui nous remet face à Dieu, face aux frères à aimer et à servir  de la même manière que nous aimons et servons Dieu. Des siècles plus tard, nous ne pouvons toujours pas nous payer de mots ; il nous faut toujours nous faire le prochain de celui ou celle qui a besoin de nous. Ils sont nombreux, ceux qui sont au bord de notre route. Ils sont nombreux à attendre un geste, une oreille, une attention. Celui qui veut se faire le prochain de son frère n’a que l’embarras du choix ! Une écoute attentive de la parole de Dieu devrait nous aider à comprendre où Dieu nous veut, où il nous attend pour témoigner aux hommes son amour et sa tendresse.  
 
Ce qui compte alors, c’est de bien vivre notre foi, à chaque instant. Si notre archevêque nous invite à évangéliser nos communautés, n’est-ce pas d’abord pour que nous prenions conscience, mieux encore, de l’urgente nécessité d’agir, conformément à notre foi ? N’est-ce pas aussi ce que nous rappelle le pape François depuis son élection ? En suivant le Christ, en imitant son art de vivre, nous passerons avec lui la croix, nous parviendrons à la vie éternelle, accueillis par celles et ceux dont nous aurons été le prochain. Cela vaut la peine d’essayer. Amen.


(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire