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vendredi 13 décembre 2013

3ème dimanche de l'Avent A - 15 décembre 2013

Dieu donne la joie !





Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche ! Ce verset, emprunté à l’épitre aux Philippiens, est l’antienne d’ouverture de la messe de ce troisième dimanche de l’Avent. Il veut nous préparer à entrer dans un mouvement de joie profonde, de joie vraie, à cause du Seigneur qui vient. 
 
Cette joie que nous sommes invités à vivre n’est pas un contentement béat, un sentiment superficiel qui disparaitrait à la première contrariété. La joie à laquelle nous sommes invités en ce dimanche est tout à l’opposé : c’est une joie qui colle au cœur même dans les jours plus sombres. C’est une joie qui nous permet d’affronter tout ce qu’une vie humaine peut nous réserver, y compris en épreuves. C’est une joie qui vient de Dieu. C’est cette joie qui permet, par exemple, aux exilés de Babylone de se réjouir déjà de leur libération alors même qu’elle n’est pas encore d’actualité (1ère lecture). C’est cette joie qui permet à Jean le Baptiste d’espérer que son œuvre n’aura pas été vaine, et qu’il n’est pas en prison pour rien : celui qu’il annonçait est bien à l’œuvre en Jésus : les signes parlent pour lui. Jean le Baptiste, du fond de sa cellule, peut se réjouir, car non seulement l’heure qu’il a annoncée vient, mais elle est déjà là : les temps nouveaux sont inaugurés, le monde est en train de changer, les prophéties se réalisent (évangile). 
 
Cette joie est une joie durable parce qu’elle n’est pas œuvre humaine. Ce n’est pas une joie fabriquée par une campagne marketing ; ce n’est pas une joie acquise à force d’argent dépensé ; ce n’est pas une joie venue d’une accumulation de choses. C’est une joie qui nous est offerte, par Dieu. C’est pour cela qu’elle dure, pour toute éternité. Ce n’est pas une offre à saisir avant qu’il ne soit trop tard : avec Dieu, il est toujours possible d’entrer dans cette joie que lui seul peut donner. Ce n’est pas une joie pour aujourd’hui seulement, en attendant la proposition suivante. C’est une joie pour aujourd’hui et pour toujours. Dieu ne reviendra pas sur sa proposition. Il nous la refera chaque jour pour que nous comprenions bien que notre joie est en lui seul. Durant ce temps de l’Avent, c’est la joie d’attendre celui qui vient ; à Noël, ce sera la joie d’accueillir son Fils, cadeau de Dieu à tous les hommes ; durant le temps du Carême, ce sera la joie de pouvoir revenir vers lui si le péché nous a envahi et éloigné de Dieu ; au matin de Pâques, nous découvrirons la joie d’une vie plus forte que toutes les forces de morts ; à l’Ascension, ce sera la joie de savoir qu’une porte est définitivement ouverte entre le ciel et la terre ; à la Pentecôte, nous serons pris dans la joie de l’Esprit Saint, cette présence de Dieu au monde de notre temps. L’Esprit nous permettra alors de prolonger cette joie quand nous vivrons à nouveau l’ordinaire de notre vie. 
 
Certains pourront objecter que cette joie semble plus être une vue de l’esprit, une construction intellectuelle ou pire, une méthode Coué appliquée à la vie spirituelle. Il n’en est rien. Relisez l’oraison de ce troisième dimanche ; elle nous dit les fondements de notre joie. Ecoutez à nouveau la prière de l’Eglise entendue au début de notre eucharistie : Tu le vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils ;  dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère : pour que nous fêtions notre salut avec un cœur vraiment nouveau. La joie chrétienne ne repose pas sur une vue de l’esprit ; elle a sa source dans le salut offert et incarné en Jésus, fils des hommes, fils de Dieu, venu sauver le monde. Nous demandons à Dieu d’orienter nos joies humaines vers cette joie suprême de nous savoir libérés à tout jamais de tout ce qui pourrait entraver notre bonheur, notre vie, notre liberté. Et la naissance de Jésus garantit en quelque sorte ce salut définitif offert  par Dieu. Notre joie vient donc aussi de l’amour de Dieu dont nous pouvons sentir les effets dans notre vie, qu’elle soit belle ou misérable, marquée par la réussite ou par l’échec. Quelle que soit notre situation, nous sommes sauvés par l’amour que Dieu nous porte, amour qui vient dans le monde, à notre rencontre, en Jésus ; amour qui jamais plus ne s’éloignera de nous quand bien même nous choisirons de nous éloigner de Dieu. La source de notre joie vient dans le monde pour ne plus jamais le quitter, pour ne plus jamais nous abandonner. La source de notre joie vient dans le monde pour le transformer, radicalement : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Si nous ne trouvons pas là motif à être dans la joie, que nous faut-il ? 
 
Chacun de nous peut connaître et vivre cette vraie joie que rien n’arrête et que rien n’éloigne pour peu qu’il se laisse aimer par Dieu comme Dieu veut l’aimer. Nous connaîtrons tous la puissance de cette joie lorsque nous nous découvrirons aimés, pardonnés, libérés, non seulement aujourd’hui, mais à chaque instant de notre vie. Puisse cette joie devenir notre réalité et notre quotidien, par la grâce de Dieu. Amen.


(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)

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