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mercredi 25 décembre 2013

Saint Jour de Noël - 25 décembre 2013

Avons-nous reçu le cadeau de Dieu en vérité ?






La fête de Noël a quelque chose de paradoxale. Tout nous porte à la fête : que ce soit les lumières de la ville, le sapin dans nos maisons, les cadeaux échangés hier soir ou ce matin, la naissance d’un enfant au cœur de notre nuit ; et pourtant, il se joue un vrai drame en cette fête, lié à notre inconstance, à notre incapacité à savoir vraiment ce que nous voulons. Peut-être notre côté : Hans em schnockeloch ! Ce que nous avons, nous ne le voulons pas ; ce que nous voulons, nous ne l’avons pas ! 
 
N’est-ce pas déjà ce que soulignait saint Jean dans le prologue de son Evangile ? il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu. Quel drame pour Dieu, peut-être ; quel drame pour l’homme surtout. Il attendait un Messie, envoyé par Dieu, pour sauver son peuple ; et quand Dieu en envoie un, il est refusé, car il ne correspond pas à l’article demandé. Imaginez la déception de Dieu ! Elle ressemble à celle de tout parent qui fait un cadeau à son enfant et que celui-ci n’accepte pas, ne reconnaît pas comme un don, parce qu’il voulait autre chose. Oh, il va le déballer son cadeau, même risquer un timide merci, mais il ne joue pas avec son cadeau, il n’en profite pas vraiment. Le cadeau n’est pas reçu pour ce qu’il est : un signe de l’amour que ses parents lui portent. Ne sommes-nous pas avec Dieu comme cet enfant qui fait la tête parce qu’il n’a pas reçu en cadeau ce qu’il espérait, et ne reçoit pas vraiment le cadeau qui lui est fait ? 
 
Nous avons tous appris qu’il fallait donner : donner de son temps,  donner de son argent, donner de sa personne. Le partage est élevé au rang de vertu. Mais savons-nous recevoir les dons que d’autres nous font ? Savons-nous recevoir les dons que Dieu nous fait ? Nous sommes venus à la crèche en cette nuit, avec les bergers des environs. Mais qu’avons-nous vu ? Qu’avons-nous reçu ? Avons-nous reconnu avec les bergers celui que les anges chantaient ? Ou n’avons-nous vu qu’un enfant, une bouche de plus à nourrir, un cadeau empoisonné ? Avons-nous reconnu avec les anges en cet enfant toute la puissance de Dieu, toute la vie de Dieu qui s’abaissait jusqu’à devenir comme nous ? Ou n’avons-nous vu qu’un pauvre enfant, obligé de coucher dans une mangeoire parce que tous les hôtels sont pleins, suite au recensement ordonné par l’envahisseur étranger ? Avons-nous partagé la joie des troupes célestes  ou sommes-nous restés figés devant cet enfant qui ressemble à tout, sauf à Dieu. 
 
Pourtant, si la fête de Noël nous apprend quelque chose, c’est bien celle-là : savoir recevoir ce que Dieu veut nous donner, savoir le recevoir et savoir ensuite en vivre. Dieu sait ce dont nous avons besoin, et il nous le donne toujours. Mais souvent, nous ne reconnaissons pas les dons que Dieu nous fait parce que nous en attendons d’autres. En cette nuit, il y a eu un don : celui d’une vie nouvelle faisant irruption dans notre vie. Puisque nous n’arrivons pas à vivre à l’image et à la ressemblance de Dieu, voilà que Dieu se fait l’un de nous, se fait comme nous pour nous attirer vers lui. Il n’y aura pas d’autre don que ce signe d’un enfant nouvellement né. Avec cet  enfant, Dieu a tout donné puisque cet enfant est la parole vivante de Dieu, la parole incarnée de Dieu. Le Verbe s’est fait chair, et il a établi sa demeure parmi nous. Dieu habite au milieu des hommes ! Nous pouvons discerner sa présence dans celles et ceux qui nous entourent, celles et ceux dont nous croisons la route, même subrepticement. Pour ne pas passer à côté, pour ne pas le refuser quand il se manifeste à nous, nous devons apprendre à recevoir ce que Dieu nous donne. Sinon nous continuerons de demander des choses que nous avons déjà reçues mais que nous n’avons pas vraiment acceptées. Un cadeau à peine déballé, aussitôt rangé au rayon des inutiles, des invendus,  des sans intérêts. Et avec cela, c’est Dieu qui passait dans nos vies ; c’est Dieu qui était mis de côté. 
 
Apprendre à recevoir de Dieu ce qu’il veut nous donner, c’est entrer dans le mystère de Noël par la grande porte. C’est reconnaître que Dieu me parle par ces dons, qu’il est attentif à ma prière et qu’il veille sur moi. Apprendre à recevoir, c’est reconnaître que les dons faits ne sont peut-être pas ceux que nous attendions, mais qu’ils peuvent transformer notre vie, en mieux, malgré le manque de n’avoir pas eu ce que nous espérions. Apprendre à recevoir de Dieu ce qu’il veut nous donner, c’est entrer dans son projet d’amour pour nous, et nous laisser transformer par lui, en profondeur : à ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Apprendre à recevoir de Dieu ce qu’il veut nous donner, c’est entrer dans une plus grande intimité avec lui. 
 
Nous pouvons arrêter le drame de Noël en recevant vraiment cet Enfant pour ce qu’il est, le Fils de Dieu venu dans le monde, dans notre monde. Nous pouvons recevoir ce cadeau et lui faire la place qui lui revient dans notre vie. Il veut habiter chez nous ; accueillons-le. Il veut changer notre vie : laissons-le faire pour notre plus grand bien. Au cœur de notre vie, Dieu s’est fait homme pour que l’homme puisse retrouver en lui la trace de son passage. Recevons ce don, vivons-en chaque instant, pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Amen.

(Photo de l'auteur)

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