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samedi 9 novembre 2013

32ème dimanche ordinaire C - 10 novembre 2013

Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants.



En général, les paraboles, c’est Jésus qui les raconte ; et, reconnaissons-le tout de suite, nous aimons bien ses paraboles, parce qu’elles nous permettent de comprendre facilement et rapidement ce qu’il veut nous dire du mystère de Dieu. Aujourd’hui, pourtant, ce sont ses adversaires qui racontent une parabole, une petite histoire, non pas pour lui faire comprendre quelque chose, mais pour le piéger, une fois de plus. Et je l’avoue, je n’aime pas cette histoire. Trop invraisemblable ! 
 
Une femme épouse un homme et celui-ci vient à mourir, sans lui laisser de descendance. Selon la loi, elle doit épouser l’un de ses frères ! Jusque-là, ça va. Mais voilà que ce frère vient à mourir aussi. Et le suivant, et encore le suivant, jusqu’à ce que les sept frères (parce qu’ils étaient sept) l’aient tous épousée et qu’ils en soient tous morts. Qui va croire cela ? Qui va surtout croire que cela n’aura éveillé les soupçons de personne ! Sept frères qui meurent l’un après l’autre, après avoir eu surtout la même femme pour épouse ! Loi ou pas loi, ce n’est pas très clair ! C’est même très suspect ! Et la seule chose qui préoccupe nos sadducéens est de savoir qui elle aura pour mari à la résurrection ! Non mais, ils ne sont pas nets ! Au lieu de raconter des histoires à faire peur, ils feraient mieux de se pencher sur le mystère de Dieu. Jésus les y ramène très vite. 
 
Vous aurez remarqué, sans doute, qu’il ne répond pas à leur question. Comme si elle était sans intérêt. Les questionnements des hommes sont à mille lieux de la grandeur du mystère de Dieu. Ce n’est pas cela l’important, semble dire Jésus. Ce qui compte, celui qui compte, c’est Dieu. Et ce Dieu est le Dieu de la vie, le Dieu qui donne la vie. Depuis le premier homme jusqu’à aujourd’hui, c’est son seul souci ; que l’homme ait la vie. Et une vie en plénitude, une vie non marquée par la mort. D’ailleurs, nos ancêtres dans la foi nous l’enseignent bien, puisqu’on parle toujours encore du Dieu d’Abraham, du Dieu d’Isaac et du Dieu de Jacob. Si nous parlons de Dieu ainsi, c’est bien parce que ces grands pères de la foi, même s’ils ne sont plus au nombre des vivants de la terre, sont toujours vivants auprès de ce Dieu qu’ils ont servi et annoncé aux hommes. Bien avant la venue de Jésus, les hommes pouvaient comprendre que la vie avec Dieu, la vie en Dieu, était une vie marquée du sceau de l’éternité. La résurrection de Jésus ouvre cette réalité de Dieu à tout homme qui reconnaît en Jésus son Sauveur. Comment les sadducéens ont-ils faits pour ne pas comprendre cela, eux qui prétendent connaître Dieu ? 
 
Le Dieu que Jésus annonce, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob est donc le Dieu des vivants et non pas des morts. S’il en est ainsi, pourquoi s’interroger sur la mort, ou sur l’après mort ? Interrogeons-nous plutôt sur la vie, sur ce que nous pouvons faire pour la faire progresser, pour la rendre plus belle. Ce qui compte, c’est ce que je fais de cette vie que Dieu m’a donnée pour qu’elle fructifie en vie éternelle. Je ne deviens pas plus croyant en me posant des tas de questions auxquelles personne n’a de réponse. Mais je deviens assurément plus croyant en calquant ma vie sur la vie de Dieu, en accueillant en moi la vie du Christ. 
 
En 1999 était sorti un film dont le titre disait : Je règle mon pas sur le pas de mon père. Il raconte l’histoire d’un jeune homme qui apprend, à la mort de sa mère, l’identité de son père. Il cherche à savoir qui est cet homme. Le premier contact téléphonique se passant plutôt mal, il décide de l’approcher incognito ; il va découvrir qui se cache réellement derrière cet homme, en apprenant en même temps la désillusion. Quelquefois, je me dis qu’avec Dieu, nous devrions aussi aller de désillusion en désillusion ; non pas parce que Dieu nous mentirait ou qu’on nous mentirait sur Dieu, mais parce que nous nous faisons de Dieu des images fausses, des images à notre mesure, selon notre humeur ; et ces images nous empêchent de découvrir réellement qui est Dieu. Si nous apprenions la désillusion sur ce que nous croyons savoir sur Dieu, nous pourrions peut-être l’approcher en vérité, et croire, tout simplement, c’est-à-dire lui faire confiance sur parole. Il nous dit qu’il veut notre vie, et pour toujours ? Eh bien soit ; qu’importe alors le « comment » et le « quand » et le « pourquoi ». Dieu veut notre vie, cela devrait nous suffire ; et surtout nous encourager à vivre, en majuscule, une vie à la mesure de Dieu, une vie à la mesure de son amour pour nous. Il ne s’agit pas de dire qu’il ne faut pas se poser de question sur la foi, sur Dieu… Il s’agit de se poser les bonnes questions, celles qui nous permettre de vivre mieux, de progresser, et non celles qui nous embrouillent l’esprit et nous ferment à la miséricorde de Dieu. Seul compte Dieu, seul compte comment je vis aujourd’hui par lui, avec lui, en lui. 
 
Partis d’une question qui se voulait sans doute très philosophique, nous voici ramenés à quelque chose de très terre à terre : notre vie aujourd’hui. Car enfin, on ne gagne pas son ciel à s’embrumer l’esprit de mille questions inutiles ; on gagne son ciel à vivre aujourd’hui, tout simplement, du mieux possible, en accord avec la Parole du Dieu des vivants que le Christ n’a cessé de proclamer. Il n’y a rien d’autre à faire qu’à vivre, en réglant notre pas sur le pas de Dieu, notre Père. Cela vous semble peu, mais c’est déjà beaucoup. Essayez donc ! Amen.
 
(Gustave DORE, Dieu crée Eve)

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