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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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vendredi 15 novembre 2013

33ème dimanche ordinaire C - 17 novembre 2013

Croire, malgré tout !




Nous n’aimons pas en général parler de la mort ou des catastrophes qui peuvent survenir dans une vie humaine. Nous n’aimons pas davantage parler de la fin des temps et du jugement dernier. Pour certains, cela rappelle de mauvais souvenirs, et cela déforme surtout l’image du gentil petit Jésus, né dans la crèche, parlant d’amour et de pardon, mort pour nous sauver justement de ce que la vie a de plus sombre et de plus triste. Alors pourquoi encore lire ces passages de l’Ecriture qui ne parle que de désastre, de compte à rendre, de souffrance. N’y a-t-il pas plus urgent ? En ces temps de crise et de violence, ne peut-on pas, au moins à l’église, parler de choses plus joyeuses ? Deux raisons de lire encore ces textes difficiles et sombres militent en faveur du choix fait par les liturgistes et par l’Eglise. 
 
Première raison : nous ne vivons pas dans un monde parfait. La souffrance, le malheur, les catastrophes et les guerres font partie de notre vie. Les événements en Syrie, en divers pays d’Afrique, en Asie, nous le démontrent avec force et cruauté. Il nous est rappelé que tout peut finir à l’instant, à cause de la folie d’un seul. Il nous est jeté à la figure la faiblesse et la fragilité d’une vie, de notre vie. Il n’y a qu’à lire les journaux pour s’en convaincre. 
 
La religion ou la foi, selon l’angle par lequel on aborde la question, ne nous font pas sortir de ce monde d’humanité. La foi ne nous préserve pas de ce qui touche l’homme au plus profond de lui. La foi ne nous protège pas du mal et de la souffrance. La foi n’a jamais empêché quelqu’un de faire du mal. Cela plaît ou non, mais c’est la réalité ! Parce que la foi, loin de nous isoler sur un nuage de tendresse et  de bonheur, nous renvoie d’abord à ce qui fait une vie d’homme. La foi nous oblige à regarder ce monde dans lequel nous vivons, et à le regarder bien en face, sans complaisance, sans angélisme. 
 
Si nous croyons au Christ sauveur, alors nous croyons aussi qu’il a passé par cette vie humaine, avec tout ce qu’elle comporte de beau, mais aussi avec tout ce qu’elle peut avoir de pire. Il a subi l’injustice, il a subi la mort programmée, au nom du Dieu des hommes qui l’ont condamné ! Par sa passion, par sa mort en croix, il a donné sens à tous ces non-sens que sont la violence, la haine, la destruction. Il leur a donné sens en rappelant qu’ils n’étaient pas un passage obligé, que le monde pouvait changer, pouvait devenir meilleur, si le monde, (c’est à dire nous), le voulait. Il est allé jusqu’à la croix pour nous montrer le chemin d’une autre humanité que celle de la vengeance et de la haine. Il est allé jusqu’à la croix pour prouver aux hommes la force de l’amour vécu jusqu’au don de la vie. Grâce au Christ, il y a toujours un espoir pour le monde ; grâce au Christ, même l’homme le plus méchant, le plus abject, sait qu’il peut changer, se transformer, s’il se laisse toucher par la parole du Christ et sa puissance d’amour.  Grâce au Christ, celui qui est pris dans les turbulences de l’histoire et de la haine, peut trouver un chemin d’espérance et de salut. Grâce au Christ, même la souffrance et la mort ne peuvent plus détruire une vie. 
 
La deuxième raison de lire encore les textes que nous avons entendu réside justement dans cela que le Christ nous accompagne dans nos vies, si bouleversées, si catastrophiques soient-elles ! Jésus n’annonce pas les catastrophes pour dérouter les hommes, mais pour leur rappeler qu’il est toujours présent à la vie humaine, même quand les événements semblent affirmer le contraire. Il nous redit que pas un cheveu de notre tête ne sera perdu. Il nous invite encore et toujours à l’espérance et à la foi. 
 
Pour difficile qu’il soit à entendre et à comprendre, le message est clair : au plus profond de la nuit des hommes, Dieu est encore présent. Cela signifie que Dieu souffre avec nous sur nos lits d’hôpitaux ; Dieu meurt avec nous dans nos  conflits sans fin ; Dieu est assassiné avec ceux qui meurent par la folie des hommes. Dieu vit jusqu’à l’extrême nos vies d’hommes et de femmes pour mieux nous entraîner dans son Royaume et nous faire vivre avec lui. Il n’est pas celui qui vient quand tout est fini ; il n’est pas non plus le magicien qui nous préserve du mal. Il ne change pas notre vie pour la rendre meilleure parce qu’il s’est pris au piège de notre liberté, liberté qu’il nous a lui-même offerte. Mais il est celui qui sans cesse marche avec nous, nous soutient sur nos routes de souffrance et nous invite à changer. Il est celui qui se tient sur le bord de nos chemins, nous rappelant son amour. Il est celui qui peut nous rendre espérance et force au milieu des difficultés et des faiblesses que nous connaissons. 
 
Quand avons-nous senti pour la dernière fois sa présence aimante et agissante au cœur de notre vie au point de nous laisser bouleverser par lui et changer de comportements ? Quand avons-nous accueilli sa parole pour qu’elle nous transforme ? Dieu ne peut rien sans nous ; mais il peut tout si nous lui laissons la place et les moyens pour agir. Oui, il viendra le jour de Dieu ; il se lèvera le soleil de justice. C’est une certitude. Qu’elle devienne nôtre, et nous pourrons continuer de croire, malgré tout. AMEN.
 
 
(Photo prise à Berlin, Morceau du Mur qui séparait l'Allemagne)

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