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dimanche 5 janvier 2014

Epiphanie du Seigneur - 05 janvier 2014

Une histoire de désir !




Mine de rien, il s’en passe des choses durant ce temps de Noël. Et des choses plus extraordinaires les unes que les autres. Ne revenons pas sur la plus extraordinaire de toutes : la naissance d’un enfant, vrai Dieu et vrai homme, qui va pouvoir réconcilier le monde avec Dieu. Attardons-nous plutôt sur cette fête de l’Epiphanie que nous célébrons aujourd’hui en nous concentrant sur les personnages qui se bousculent encore autour de cette naissance.  Nous parlerons ainsi de Dieu, d’un roi, d’un enfant, et de mages. Allons, sans plus tarder, à leur rencontre. 
 
Commençons par Dieu et l'enfant, Dieu, c’est-à-dire Celui qui porte un désir et l’Enfant, celui qui le réalise. Deux personnages sur la même longueur d'onde. Deux personnages qui ont une même volonté : sauver l'homme. C’est tout le sens de cette Nativité, de cette incarnation. La fête de Noël nous a permis de méditer ce mystère. Nous n'y reviendrons pas. 
 
Mais voilà que s’ajoute un autre personnage : le roi Hérode. Il n’était pas vraiment prévu ; il n’était pas particulièrement invité ; mais le hasard a fait qu’il est consulté. Et voilà que les choses se compliquent, car le désir de Dieu et le désir du roi ne coïncident pas. Le premier  veut sauver les hommes, le second préfère tuer les hommes pour se sauver lui-même. Une lutte va commencer. Et même si, pour l'heure, elle semble évitée, cette lutte ne s'arrêtera qu'avec la mort de l'enfant.  Parce que cet enfant doit mourir. Ainsi en a décidé le roi. Trop dangereux pour qu’il reste en vie ! Trop encombrant, même si, pour l’heure, il est encore tout petit !  Un seul roi suffit et Hérode ne voit pas pourquoi il céderait sa place. Il préfère étouffer la nouvelle vie  plutôt que d'imaginer  ce que serait sa vie s'il laissait cet enfant grandir, s'il laissait Dieu conduire sa vie. Comme il nous ressemble, ce roi jaloux de ses privilèges, incapable de s'ouvrir à la nouveauté,  à l’inattendu. C'est tellement plus simple de supprimer ce qui dérange, de faire ce que l'on a toujours fait. Pourquoi Dieu vient-il tout changer ? Pourquoi lui ferais-je une place dans ma vie ? Et pourquoi lui laisserais-je la première place ? Furieux d’avoir été dérangé par des visiteurs inconnus au sujet de la naissance d’un roi tout aussi inconnu, Hérode ne change rien à sa routine ; il ne se joint pas à eux pour aller rencontrer celui qu’il ne connaît pas. Il les renvoie et leur laisse le soin de le renseigner quand ils auront vu et qu’ils sauront. 
 
Enfin, il y a Dieu, l'enfant et les mages.  Il ne manquait plus que ceux-là. Après les pauvres et les rejetés  du soir de Noël, voilà les étrangers. Remarquez : ils manquaient dans le tableau. Comme si on avait besoin d'eux. Et en plus, ils  nous font  la leçon ! Faut-il donc être étranger pour s'ouvrir au désir de Dieu ? A relire la Bible, on pourrait presque le croire. C'est quand le peuple juif est esclave en Égypte, qu'il répond le mieux à ce que Dieu attend de lui ; c'est quand il déporté à Babylone, qu'il comprend le mieux que Dieu veut sa fidélité en contrepartie de sa liberté et de son bonheur. Les mages ne sont pas juifs. Ils ne sont pas de ce peuple choisi pour réaliser le projet de Dieu. Et pourtant, ils comprennent mieux le désir de Dieu qu’Hérode et  tous ses savants. Loin de tout ce qui leur est familier, ils se laissent remplir par Dieu de ce qu’il veut leur donner ! Ils ont laissé  leur vie tranquille, leur savoir et leur pouvoir pour approcher de l'enfant, Verbe de Dieu fait chair. À travers eux, c'est toute l'humanité, dans sa diversité de cultures et dans sa richesse, qui est appelée à se prosterner devant Dieu, à entendre son désir de la sauver, de la voir heureuse. La prophétie d'Isaïe se réalise : Lève les yeux, regarde autour de toi : tous, ils se rassemblent, ils arrivent. Paul le proclame à sa manière : Grâce à l'Evangile, les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus. L'humanité tout entière est appelée à s'unir autour de son Christ. Le monde nouveau, le monde de paix et de fraternité qu'Isaïe annonçait peut devenir réalité. Dieu le réalise déjà en Christ. 
 
Aujourd’hui, l’unique désir de Dieu est toujours et encore annoncé ; l’unique désir de Dieu est toujours de nous sauver. Avec les mages, nous pouvons aller à sa rencontre ; avec Hérode, nous pouvons le rejeter ; avec l’Enfant, nous pouvons le vivre. Un seul désir provoquant des réactions différentes ; un même désir mais des conséquences différentes dans nos vies selon que nous suivions l’un ou les autres. Dieu a clairement exprimé son désir ; il lui a donné chair. Mais nous, que désirons-nous ? Que voulons-nous pour nous, pour les autres, pour le monde ? A nous maintenant de préciser notre désir. Nous pouvons repartir dans l’ordinaire de nos vies comme nous sommes venus ; nous pouvons choisir, avec les mages, un autre chemin, tout rempli du désir de Dieu, joyeux de la vie nouvelle qu’il nous offre en Jésus. Nous seul pouvons décider de la route à suivre ; nous seuls pouvons faire du désir de Dieu notre propre désir. Amen.
 
(Photo de l'auteur, crèche à Evora, Portugal)

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