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samedi 28 avril 2018

05ème dimanche de Pâques B - 29 avril 2018

Être disciple, c'est quoi ?





           Voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de Jésus Christ et nous aimer les uns les autres. C’est le verset qui est mis en exergue dans le lectionnaire de ce jour. Il nous indique ce qui est fondamental, ce qui est à retenir de l’extrait de la première lettre de Jean que nous avons entendu. Ce passage approfondit celui que nous avions entendu au deuxième dimanche de Pâques, tout en nous faisant faire un pas de plus. Jusqu’à présent, nous pourrions dire que la liturgie nous a fait méditer, à partir de cette lettre de Jean, ce que Dieu avait fait pour l’homme. Désormais, elle nous invite à mesurer le chemin que nous avons à accomplir pour répondre à ce Dieu qui nous aime. Le verset mis en avant dans le lectionnaire nous dit finalement ce qu’est un disciple de Jésus.

            Premier élément de réponse : mettre notre foi dans le nom de Jésus Christ. Le disciple véritable croit en Jésus Christ ! Il ne s’agit donc pas de croire en un Dieu quelconque, ni de croire simplement « qu’il y a quelque chose ou quelqu’un » de plus grand que l’homme. Nous ne croyons pas davantage en la destinée, ni en des forces surnaturelles ou que sais-je encore. Non, notre foi, c’est Jésus, et Jésus Christ ! C’est-à-dire celui qui a livré sa vie sur la croix et que Dieu a ressuscité des morts. C’est in-con-tour-nable ! Ce n’est donc même pas seulement croire qu’un homme, appelé Jésus, a vécu en Judée au temps de l’empereur Auguste, quand Hérode y était roi. Il ne s’agit pas de croire en l’existence historique d’un certain Jésus, originaire de Nazareth, dont le père était Joseph, charpentier de son état, et dont le nom de la mère était Marie, et qui est mort en croix entouré de deux malfaiteurs parce qu’il dérangeait les bien-pensants de son époque. Il faut largement dépasser ces données historiques pour affirmer que ce même Jésus, dont nous savons des choses au point de vue historique, que ce Jésus donc est mort et ressuscité, qu’il est celui que Dieu a envoyé dans le monde pour réconcilier les hommes avec lui et leur ouvrir la vie même de Dieu. Jésus est désormais celui qui rétablit l’homme dans sa dignité première d’être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, libéré du péché et de la mort. L’homme est donc bien sauvé par la grâce du sacrifice du Fils unique de Dieu, Jésus, le Christ, notre Sauveur et notre Seigneur. C’est croire tout cela qui revient à croire en Jésus, le Christ. Il n’est pas un sage à la manière de Confucius ou de Bouddha ! Il n’est pas un grand homme à la manière de certains philosophes ou de certains généraux. Il est Dieu, né de Dieu, comme nous le confessons dans le symbole de Nicée-Constantinople. C’est en croyant cela, en découvrant cet amour gratuit de Dieu manifesté à nous en Jésus Christ, que nous découvrons que Dieu est plus grand que notre cœur. Nous n’avons pas à le craindre ; nous n’avons pas à chercher à nous débarrasser de lui parce qu’il menacerait notre liberté humaine ; il est celui qui nous donne la paix profonde dont notre cœur a besoin pour ne pas se morfondre et ne pas désespérer de nous et de l’humanité. Il est Dieu plus grand que notre cœur, il est Dieu qui nous donne ce que nous lui demandons. Il est comme un Père qui veille avec amour sur ses enfants. 

Deuxième élément de réponse à la question : c’est quoi un disciple de Jésus Christ ? C’est quelqu’un qui aime les autres, réellement. Jean précise même : n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. Il ne s’agit pas d’avoir l’amour au bout de la langue jour et nuit, mais au bout des doigts. Ce que nous ferons au nom de l’amour aura plus de poids que ce que nous prêcherons au nom de l’amour. Là encore, l’ancienne traduction liturgique était, à mon sens plus impérative que l’impératif négatif qu’utilise la traduction actuelle : je crains que n’aimons pas en paroles ni en discours n’appauvrisse grandement le nous devons aimer que nous entendions auparavant. Quand j’entends n’aimons pas en paroles ni en discours, j’entends inconsciemment un : si vous le voulez bien. Nous devons aimer avait quelque chose d’incontournable. Il n’y avait pas le choix. Tu n’aimes pas si tu veux ; tu n’aimes pas si tu as envie ; non, tu dois aimer, quelles que soit les circonstances et les personnes. C’est la marque visible du croyant Que voulez-vous ? Etant aimé de Dieu d’un amour qui est allé jusqu’au sacrifice du Christ, comment aimer moins ? Comment ne pas, à notre tour, tout donner en amour, par amour ? Le Christ, sur la croix, n’a pas choisi ceux pour qui il donnait sa vie : il l’a donné pour tous : pour tous les hommes qui vivaient à son époque ; pour tous les hommes qui ont vécu avant lui et qui étaient retenus dans les liens de la mort ; et pour tous les hommes qui suivraient, à travers le temps et l’histoire, jusqu’à ce qu’il revienne dans la gloire. Si dans mon cœur, je confesse Jésus comme Christ et Seigneur, alors tout mon être, tous mes actes doivent traduire, rendre visible cet amour aux autres. Et je ne rends mon amour pour Dieu visible aux autres que par l’amour que je leur porte au nom de Dieu qui m’aime et que j’aime. Vous pourrez tourner ceci dans n’importe quel sens, vous aboutirez toujours à cette unique conclusion : si nous aimons Dieu comme lui nous a aimés, alors nous devons nous aimer les uns les autres. Il n’y a pas de mystère, il n’y a pas de secret : tout est là, dans l’amour réciproque. Croire en Jésus Christ, c’est aimer les autres, car c’est en aimant les autres que nous accueillons l’amour que le Christ nous porte et que nous en témoignons. Hors de l’amour, pas de salut ! 

Voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de Jésus Christ et nous aimer les uns les autres. Il n’y a rien à ajouter ; il n’y a rien à retrancher. Faisons ainsi et nous serons vraiment disciples de Celui qui a donné sa vie pour nous. Faisons ainsi et nous aurons de l’assurance devant Dieu. Faisons ainsi et nous aurons la vie éternelle en partage. Amen.

(Dessin de M. Leiterer)

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