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dimanche 8 avril 2018

02ème dimanche de Pâques B - 08 avril 2018

Croire, naître, aimer : tout est dit !






Durant les six dimanches qui suivent la fête de Pâques, nous entendrons cette année des extraits de la première lettre de saint Jean. Il est l’apôtre qui nous apprend le nom de Dieu lorsqu’il écrit : Dieu est amour. C’est un leitmotiv de sa pensée, de son œuvre. Pas étonnant donc qu’il insiste tant sur l’amour : non seulement l’amour de Dieu, mais aussi l’amour des frères. L’extrait que nous avons entendu ce matin articule cet amour autour de trois verbes : croire, naître, aimer. 

Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu. C’est ainsi que commence notre deuxième lecture. C’est un thème central de la pensée de Jean. La foi, chez Jean, concerne Jésus, le Christ. On ne parle plus du Jésus de l’histoire, mais bien du Christ, c’est-à-dire de Jésus en tant qu’il est mort et ressuscité. Jean mesure bien l’importance du trait d’union entre ces deux noms. Quand il témoigne de Jésus, il témoigne de celui qui a livré sa vie pour les hommes et qui est devenu ainsi pour eux le principe de vie. Nous comprenons bien que pour Jean, la foi n’est pas une idée, mais une réalité qui fait vivre. La foi est le moteur de la vie. Cette foi, parce qu’elle n’est pas une idée, nous met en mouvement et nous porte naturellement vers le frère. Pour Jean, il est ainsi impossible d’affirmer la foi et d’ignorer le frère ; il est impossible de croire en Dieu et de ne pas aimer le frère. Et vice versa. Christ nous tourne vers Dieu, Jésus nous tourne vers les frères ; et le trait d’union que nous devrions mettre en français, nous rappelle qu’il faut tenir les deux ensemble. Le trait d’union, c’est la foi qui nous fait aimer d’un même mouvement Dieu et les frères. Ecrire Jésus-Christ revient à écrire J’aime les frères que je vois et j’aime Dieu en qui je crois. 

Nous pouvons dès lors faire un pas de plus, toujours avec Jean. Voici comment nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu : lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements. Nous retrouvons ici les accents d’une autre affirmation de Jean qui écrit : celui qui dit qu’il aime Dieu qu’il ne voit pas alors qu’il a de la haine pour les frères qu’il voit, celui-là est un menteur. L’amour des frères se reconnaît dans l’amour de Dieu (c’est ce qu’affirme Jean dans l’extrait de la lecture entendue) ; mais l’amour de Dieu se reconnaît lui dans l’amour des frères (c’est ce qu’affirme Jean dans la citation que je viens de souligner). Tout est lié pour Jean. Croire et aimer sont liés au point que celui qui ne croit pas, n’aime pas vraiment (puisqu’il n’aime pas de l’amour même de Dieu en qui il ne croit pas). Et de même, celui qui n’aime pas, ne croit pas en Dieu qui est la source de l’amour. Dit positivement cela nous donne : si tu crois, tu aimes ; si tu aimes, tu crois ! 

Nous en arrivons alors au troisième terme : naître de Dieu. Cela ne peut se faire que par la conjugaison de cet amour et de cette foi. Le tableau de la première communauté croyante brossé par Luc dans les Actes des Apôtres démontre ce que l’Apôtre Jean nous explique ici. C’est parce qu’ils sont disciples de Jésus-Christ que les premiers croyants mettent tout en commun, vivent la communion fraternelle de manière harmonieuse. L’accueil de la foi se traduit par le souci des pauvres, par le souci de ne laisser personne de côté : aucun d’entre eux n’était dans l’indigence. Ce n’est pas une exaltation de la pauvreté qui nous est proposée, mais bien une répartition plus juste des richesses pour que chacun puisse vivre dignement. Celui qui est né de Dieu par le baptême et par l’Esprit Saint, doit avoir au cœur un nouvel art de vivre qui lui permette de ne pas trahir sa foi. Plus qu’une exigence de justice, c’est une exigence de vérité. Combien d’hommes et de femmes ont renoncé à vivre leur foi parce que les croyants n’étaient pas fidèles à cette vérité de vie ?  

Croire, naître et aimer : en trois verbes, Jean dit tout de la foi au Christ-Jésus et de ses conséquences dans la vie des hommes. Soyons attentifs à toujours conjuguer ces trois verbes dans notre propre vie, pour que les hommes puissent croire ; devenus croyants, qu’ils puissent vivre et rester fidèles à la vérité de cette vie à laquelle ils sont nés. Notre foi et notre vie rendront Dieu crédible à ceux qui ne le connaissent pas encore… ou pas ! Amen.

(Détail du tableau Mort d'Ananie et Saphira, Cathédrale St Jean, Besançon)

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